Nous avions passé presque toute la matinée à observer une maman ourse avec deux oursons de l'année, et il était évident que l'un des deux était beaucoup plus déluré que l'autre, ce qui arrive très souvent dans les fratries, qu'elles soient d'oursons bruns, d'oursons polaires, de lionceaux ou de bébés guépards…
La mère ne semblait pas gênée le moins du monde par notre présence, et déambulait souvent à 30/50 mètres du bateau, en abandonnant momentanément ses deux petits près de la berge.
C'est au cours de l'une de ces escapades que les oursons s'approchèrent du bateau. Le plus timoré ne s'aventura pas à moins de 5 mètres, mais le petit déluré ne s'en laissa pas conter et, profitant de l'absence de maman, s'en vint si près du bateau que nous aurions pu le caresser. En fait, il semble que c'est ce que l'ourson voulait, car il s'approchait si près qu'il touchait la coque de son museau et nous avons dû, plusieurs fois, mettre le moteur en route pour reculer de quelques mètres.
Après une bonne dizaine de minutes de ce jeu de chat et de souris, la maman revint près du bateau pour rechercher sa progéniture, mais à notre grand étonnement, elle resta avec le petit craintif sans s'occuper de son rejeton aventureux, qui continuait sans vergogne à nous narguer et à vouloir monter sur le bateau. Elle se coucha tranquillement à une douzaine de mètres de nous, et un petit quart d'heure plus tard, elle partit avec son ourson en laissant le deuxième avec nous.
Evidemment, quand celui-ci s'aperçut que sa maman s'en allait, il nous quitta précipitamment pour la rejoindre…
Ce fut pour nous un sentiment très intense que de réaliser que cette maman ourse, à une dizaine de mètres de nous, nous faisait confiance pour le bien-être de son petit…
Only in Alaska !